Génépi des Pères Chartreux 40° - La Chartreuse
En 1084, lorsque Bruno et ses 6 compagnons arrivent au coeur de la montagne « Chartreuse », ils trouvent là le lieu idéal qu’ils cherchent. Totalement isolé, couvert de forêts denses, il leur offre le silence et la solitude propices à leur vocation.
Mais ils doivent trouver les moyens de leur subsistance ! Un large périmètre de la forêt est très rapidement déboisé pour permettre cultures et pâturages.
Assez rapidement, probablement dès le 12ème siècle, ils exploitent les mines de fer environnantes. Dès le 13ème siècle, l’existence d’un « four » est signalée au lieu-dit « Fourvoirie », quelques kilomètres en aval du monastère, au bord du torrent « Le Guiers ».
Les arbres transformés en charbon de bois, la force motrice du torrent, la puissance des chutes d’eau, leur procurent l’énergie nécessaire pour traiter le minerai de fer et en tirer la fonte. De très nombreux témoignages subsistent des fabrications de cette époque : grilles, portes, serrures, plaques de cheminées par exemple.
Au 18ème siècle, afin de protéger les forêts de son royaume, le roi Louis XV impose de sévères restrictions à l’utilisation du charbon de bois pour les activités métallurgiques. Peu à peu, les fours des chartreux s’éteignent faute de combustible; et les nombreux martinets,
qui permettent de transformer le fer en « gueuses » (masses de métal), s’arrêtent l’un après l’autre. La fin du 18ème siècle est une période difficile : la métallurgie est déclinante et la Révolution française entraîne le départ des moines pendant de nombreuses années.
Il faut attendre le 19ème siècle pour que l’Elixir et la liqueur, déjà connus depuis des centaines d’années, connaissent un essor commercial considérable.
En 1935, suite à un glissement de terrain qui détruit la distillerie de Fourvoirie, la production est transférée à Voiron.
Unique lieu de production de la Chartreuse, les Caves et la distillerie de Voiron accueillent des milliers de visiteurs chaque année. Les 130 plantes sont préparées par les Chartreux dans la salle des plantes du monastère, puis livrées dans des grands sacs en toile à la distillerie. D’anciens alambics en cuivre centenaires y côtoient des alambics plus modernes, qui permettent aux Chartreux de contrôler soigneusement la distillation depuis le monastère situé à 25 Km.